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Comment les étudiants d’un collège bâtissent leur santé psychologique en construisant des maisons pour des familles dans le besoin
Au campus d’Edmundston du CCNB, les étudiants travaillent assidûment en vue d’apprendre les rudiments de leur futur métier. Toutefois, ils ne concentrent pas leurs efforts sur un projet scolaire ordinaire : ils construisent une maison qui deviendra le foyer d’une famille locale dans le besoin. Grâce à deux enseignants passionnés aux idées novatrices, les étudiants peuvent non seulement faire passer leur apprentissage à un nouveau supérieur, mais jettent aussi les bases de leur santé psychologique. Chaque année, par le biais d’un partenariat entre le CCNB et l’organisme Habitat pour l’humanité ainsi que le soutien et la collaboration de la communauté permettent à des étudiants de construire une maison complète – des fondations jusqu’au toit! Et en fait, ce qu’il y a de mieux avec ce projet, c’est qu’une fois la maison complétée, les étudiants sont fiers de la contribution qu’ils offrent à leur communauté, mais aussi de ce qu’ils ont fait pour aider une famille de leur collectivité.
« Ce projet touche vraiment les étudiants parce qu’ils construisent quelque chose qui va rester », raconte Guillaume Bernard, enseignant du programme de charpenterie au CCNB d’Edmundston. « Ils sont vraiment fiers de savoir qu’une famille bénéficiera du fruit de leur travail. Cela veut dire que, chaque jour, ils sont heureux de venir “à l’école” pour travailler sur ce projet et ça contribue à rehausser la qualité de leur travail. »
Ce projet est l’aboutissement d’un rêve que Guillaume entretient depuis des décennies. Un rêve qui s’est concrétisé pas à pas : le tout a commencé par la construction d’un pavillon de jardin (gazebo) qui a été offert comme prix durant un tirage visant à recueillir des fonds pour un organisme de bienfaisance. Dans le cadre de cette collecte de fonds, on a invité la communauté à venir observer la construction du pavillon par les étudiants. Ce fut un grand succès. Ce premier projet a mené à une seconde occasion, ici même au CCNB. Le collège avait besoin d’un entrepôt pour stocker tous les matériaux de construction utilisés dans le cadre des cours. Au lieu de confier les travaux à des entrepreneurs externes, Guillaume et certains de ses collègues ont proposé que ce soit les étudiants qui érigent l’entrepôt. Ce fut un autre vif succès!
Le pavillon de jardin et l’entrepôt ont prouvé au personnel du collège et aux étudiants eux-mêmes qu’ils étaient capables de réaliser des projets professionnels de grande qualité. Toutefois, avant de pouvoir concrétiser le rêve de leur faire bâtir une vraie maison, il leur restait quelques obstacles à surmonter. En effet, les capacités budgétaires et les exigences de gouvernance du CCNB ne leur permettaient pas de réaliser eux-mêmes ce projet.
La magie a opéré quand l’organisme Habitat pour l’humanité, ayant entendu parler du souhait du CCNB de donner l’occasion à ses étudiants de construire des maisons, a proposé au CCNB de joindre leurs forces: le CCNB fournirait la main-d’œuvre et l’expertise, tandis qu’Habitat pour l’humanité fournirait le financement et collaborerait avec le ministère du Développement social afin de choisir une famille dans le besoin à qui la maison serait remise. Plusieurs répondants communautaires et entreprises locales ont fait don de matériaux (bois, tuiles, revêtement de vinyle et revêtements de plancher) afin de permettre la construction de la maison. Des entrepreneurs ont fait don de leur temps et de leur expérience afin de s’assurer que tous les aspects de la construction étaient adéquatement inspectés. « Ces entrepreneurs ont travaillé bénévolement avec les étudiants et se sont assurés que leurs travaux se conformaient aux codes et à la législation en vigueur en matière de construction de bâtiments. C’est vraiment fantastique de recevoir ce genre de soutien de la part de ces professionnels », affirme Guillaume.
Depuis 2014, les étudiants inscrits aux programmes Charpenterie, Électricité, Technologie du génie civil, Ébénisterie et bois ouvré, ainsi que Chauffage, réfrigération et climatisation bénéficient d’une formation beaucoup plus pratique, ce qui leur offre beaucoup d’avantages, mais qui comporte aussi son lot de défis!
« C’est un environnement d’apprentissage très réaliste », déclare Guillaume. « Nous travaillons à l’extérieur dans toutes sortes de conditions météorologiques. L’an dernier, nous avons travaillé sous la pluie, sous la neige, par temps froid et j’en passe. » Travailler à l’extérieur, sur le site même, permet d’aborder naturellement des sujets de formation qui n’auraient probablement jamais été traités en classe, par exemple, la façon de se vêtir adéquatement selon la température et comment s’alimenter pour maintenir son niveau d’énergie toute la journée.
De même, les étudiants sont régulièrement confrontés à des défis qu’ils doivent apprendre à surmonter ensemble, ce qui les aide à renforcer leur sentiment d’appartenance. En comprenant qu’ils font partie du processus de prise de décision, ils développent davantage leur autonomie. « Plusieurs de ces étudiants sont jeunes et n’ont pas encore vraiment eu l’occasion de faire face à des défis et de les résoudre eux-mêmes », explique Guillaume. « Jusqu’ici, bien souvent, leurs parents pouvaient intervenir pour régler leurs problèmes ou, s’ils ne réussissaient pas à finir un travail scolaire, la seule conséquence à laquelle ils devaient faire face était une mauvaise note. Lorsque ces jeunes participent au projet de construction, tout le monde doit assumer ses responsabilités et contribuer à résoudre des problèmes concrets. On les pousse beaucoup, mais ils sont à la hauteur du défi et grandissent en tant que personnes. C’est très gratifiant de les voir évoluer. »
L’un des plus grands changements que Guillaume Bernard a constatés dans le cadre du projet est l’augmentation de la confiance en soi que les étudiants démontrent lorsqu’ils réalisent qu’ils ont fait le bon choix de carrière et que leur travail fait une différence dans la vie des gens. Les compétences de certains étudiants, qui pourraient avoir de la difficulté à bien réussir s’ils étaient confinés dans une salle de cours, se développent lorsqu’ils ont la possibilité de mettre à profit leurs aptitudes et leur expérience durant le projet de construction. « Ils sont réellement fiers de construire quelque chose qui va rester au lieu de réaliser un travail pratique en classe en sachant que ce sera déconstruit peu après. Ils viennent sur le chantier et ils veulent apprendre. On les voit vraiment s’épanouir au fil de l’année. »
Les interactions, qu’elles aient lieu entre les étudiants eux-mêmes ou entre les étudiants et les enseignants, ont également beaucoup changé. Sur le campus du CCNB, les étudiants passent parfois l’heure du dîner à consulter leurs téléphones ou bien rejoignent leurs amis inscrits dans d’autres programmes d’études, tandis que sur le chantier, tout le monde s’assoit ensemble pour manger leurs sandwichs et parler. « Il règne un véritable esprit de camaraderie », raconte Guillaume. « On devient une seule équipe. »
Les enseignants travaillent étroitement avec les étudiants, leur offrant l’encadrement dont ils ont besoin tout au long du programme. « S’ils éprouvent des difficultés, je leur montre divers trucs pour travailler plus efficacement, mais je leur demande aussi de me partager leurs idées et on les met en pratique ensemble. » Guillaume Bernard affirme que ces interventions ont été profitables tant pour les enseignants, en les aidant à être plus créatifs, que pour le programme, en lui permettant d’évoluer.
En fin de compte, ces étudiants construisent bien plus qu’une simple maison. Ils bâtissent leur santé psychologique! Ils développent leurs compétences, en cultivant leurs aptitudes et leur expérience; leur autonomie, en partageant leurs idées et en participant au processus de prise de décision; et leur sentiment d’appartenance, en renforçant les relations qu’ils entretiennent entre eux, avec leurs enseignants et avec leur communauté.
Bien que ce projet novateur est encore en évolution, Guillaume Bernard est convaincu qu’il est promis à un bel avenir. « Nous avons commencé par construire un pavillon de jardin tout en rêvant d’ériger une maison. Maintenant, nous bâtissons des maisons tout en rêvant d’un jour travailler sur des nouveaux modèles d’architecture écoénergétique. Le plus intéressant dans tout cela, c’est que nous construisons des maisons pour des gens de notre propre communauté qui, autrement, ne pourraient jamais aspirer à devenir propriétaires, et qu’on contribue par la même occasion à mieux les intégrer. »
Une chose est certaine : ce projet est un succès pour tout le monde, tant pour les étudiants que pour la communauté! Il aide non seulement à former de futurs professionnels de la construction, mais aussi à développer de jeunes adultes résilients avec une santé psychologique solide.
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